HISTOIRE

UNE ECOLE, TROIS SITES

L’établissement qui scolarise pas moins de 1500 élèves, s’étend sur trois sites, à savoir, Strohl-Fern, Malpighi et Patrizi. Le site de Strohl-Fern, en bas du parc de la Villa Borghèse, accueille les élèves de la petite section de Maternelle à la 4e. Dès la 3e, les élèves suivent les cours entre Patrizi et Malpighi, non loin de la Porta Pia.

Propriété du Lycée Chateaubriand depuis 1921, la Villa Patrizi est le site historique de l’établissement. Il accueille la direction, l’intendance, la vie scolaire lycée, le centre de documentation et d’information (CDI), le pôle scientifique et des salles de classes. À la fin des années 80, le lycée s’agrandit en rachetant une ancienne école privée de la congrégation de Chanoinesses de Saint-Augustin, sur via Malpighi, à une cinquantaine de mètres du site de Patrizi. Les deux sites forment un ensemble immobilier de plus de 2.500 m2 et accueille environ 500 élèves.

Le Lycée Chateaubriand fonctionne en gestion directe (EGD), il compte environ 800 élèves au premier degré, et 700 au secondaire répartis en 4 divisions par niveau. Le public est constitué de 48 % d’élèves italiens, 22% d’élèves franco-italiens, 20% d’élèves français, et 10% d’une quarantaine de nationalités du monde entier.

DE L’ECOLE AU LYCEE FRANÇAIS CHATEAUBRIAND, 120 ANS D’HISTOIRE

L’École Chateaubriand fut fondée au début du siècle sous l’impulsion de l’ambassade de France auprès du Saint-Siège et de Monseigneur Charles Dumaz, alors maître de chapelle de l’église Saint-Louis-des-Français. Le but était de « faciliter aux enfants des familles françaises ou étrangères, en résidence ou de passage à Rome, les études d’enseignement secondaire selon la méthode et les programmes suivis dans les lycées et dans les collèges de France ».

À la fin de la Première Guerre mondiale, les effectifs de l’École atteignaient une cinquantaine d’élèves et à partir de 1920, l’État français lui accorda une aide directe et de plus en plus marquée. Des professeurs agrégés commencèrent à être détachés par ce qui était alors le ministère de l’Instruction Publique et une subvention fut octroyée à l’établissement. Très vite, il fallut chercher des locaux plus spacieux.

Après une installation éphémère au palais Ricci Paracciani, l’École se fixa définitivement, en octobre 1920, dans une villa d’abord louée, puis acquise en 1921, via di Villa Patrizi. Progressivement, l’École prit la dénomination de « Lycée » et Mgr. Dumaz en devint le proviseur, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort en juillet 1929.

Le bâtiment de via di Villa Patrizi accueillit tous les élèves, de la 11e à la Terminale, jusqu’en 1958. En raison de l’augmentation de la demande, le Ministère Français des Affaires étrangères décida de transférer progressivement une partie des classes à la villa Strohl-Fern, qui avait été léguée à la France une trentaine d’années plus tôt.

LA VILLA STROHL-FERN

Installée dans le parc de la Villa Borghèse, la Villa Strohl-Fern est rattachée au Lycée Chateaubriand depuis 1958. Le site, d’une superficie de 8 hectares, accueille plus de mille élèves de la maternelle à la quatrième.

La Villa est achetée en 1889 par le comte Alfred Wilhelm Strohl, artiste peintre français d’origine alsacienne, qui décide la construction de plusieurs pavillons pour y accueillir une colonie d’artistes résidents. Le sculpteur italien Lorenzo Guerrini, le peintre italien Francesco Trombadori ou encore le poète autrichien Rainer Maria Rilke ont séjourné à Villa Strohl-Fern.

LE COMTE ALFRED WILHELM STROHL

Le comte Strohl, né en 1847, étudie la peinture à Paris où il est l’élève de Charles Gleyre. En 1871, après la défaite française face à la Prusse et l’annexion de l’Alsace-Moselle, il abandonne la France afin d’éviter d’avoir à prendre la nationalité allemande. Il s’installe à Rome en 1879 et ajoute alors le suffixe Fern à son nom de famille. Fern signifiant « loin » en allemand, pour « loin de la patrie » ou encore « loin du monde ».

A sa mort, en 1927, la Villa est léguée à l’Etat français, qui en devient propriétaire. Le comte Strohl-Fern laisse en héritage un jardin extraordinaire, à la végétation exceptionnelle, témoignage unique à Rome des jardins de la fin du XIXème siècle.